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Le domaine

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Manoir ou château

Dans le Perche, on appelle « manoir », un bâtiment à l’architecture percheronne, dans la tradition agricole ou militaire ; alors qu’un « château » n’est pas construit dans le style du pays, empruntant, à partir du XVIIIe siècle un style plus urbain, venu d’Ile de France ou du val de Loire.

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Sur le site de La Mouchère, l’existence de puits très anciens et d’une large cour empierrée, fait penser que l’occupation du site remonte à très loin. Au Moyen-Age, les terres ont dû être cultivées par des religieux dépendant du prieuré de Sainte Gauburge, d’où le nom de « Mouchère », à rapprocher des nombreux Mouchetière, Moussetière, Moustiers, Moûtiers, qui indiquent ce type de structure sociale. L’existence du « domaine de la Mouchère » en tant que tel est attestée dès le XIIIe siècle. La résidence principale restera jusque vers le milieu du XVIIIe siècle l’ancien manoir, à présent la Ferme de la Mouchère. A cette époque, en effet de nouveaux propriétaires estiment que l’ancien manoir, trop rustique, n’est plus à la hauteur de leurs aspirations : il est donc relégué à son rôle de ferme.

Le château actuel

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Un nouveau « château », est donc construit d’un style plus urbain, plus à l’ouest, sur la crête, à l’emplacement d’un ancien bâtiment (la cuisine actuelle, avec ses murs épais de 80 cm, son ’potager’, sa fenêtre-niche et son souterrain qui le reliait jadis au manoir). Le château a connu plusieurs remaniements et modernisations au cours du XIXe siècle : les carrelages en ciment et le poële alsacien par exemple.
Vers 1840, la famille Bodin-Monduit-Pasquier s’y installe pour 9 générations.

Les dépendances agricoles

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Le château a longtemps gardé une vocation agricole et pouvait subvenir à presque tous ses besoins. Les dépendances s’organisent autour de la cour en fer à cheval : grand pédiluve pour laver les chevaux, écurie, bergerie, fromagerie, four à pain, poulailler, colombier, clapiers, charretterie, etc...
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au sud, derrière les toits à porcs, une serre chauffée et un potager quadrillé de bordures de buis ;
à l’ouest, un grand ecalier descend vers un verger en terrasses avec de vieux espaliers et cordons ; on y découvre un joli petit bâtiment : le fruitier.
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Le Parc

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Au début du XIXe siècle un parc à l’anglaise est créé pour mettre en valeur les vues sur la vallée. On y plante des essences recherchées à l’époque telles que cèdres et pins de l’Himalaya ainsi que des feuillus devenus rares aujourd’hui (alisiers et frênes pleureurs).

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Au-delà des lices, des prés-vergers descendent jusqu’à la rivière. Au Nord, s’étend un bois de quelques hectares (chênes, hêtres, merisiers, ifs) parcouru par la grande allée d’arrivée, avec, à l’entrée, son pavillon de gardien, l’Arpent.

Le bâti hydraulique

Dès le XVIIIe siècle, la rivière Chauveau est détournée et un moulin construit. Apres la guerre de 1870, M.Monduit, fondeur d’art, arrive à La Mouchère remet en état l’existant et dote la Mouchère d’un exceptionnel ensemble hydraulique :

  • bief,
  • vannes,
  • réservoir et cascade pour alimenter le moulin.

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Dans la vallée :

  • un lavoir alimenté d’eau courante
  • un bélier pour pomper l’eau vers la maison : Les Ets Bollée au Mans ont déposé un brevet dés 1859 ; celui de la Mouchère daterait plutôt des années 1870. Réparé (1937) et entretenu, cette merveille d’ingénierie écologique fonctionnait encore en 1980 !

En haut, près du château :

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  • un puits de 30 metres, et
  • un château d’eau pour alimenter en eau potager et maison.
  • tout un réseau d’eaux pluviales pour drainer la cour et pour conserver l’eau dans les réservoirs.
  • Une serre où l’eau pouvait être chauffée par une chaudière à charbon.

Le tout fonctionnant avec le minimum d’énergie, essentiellement par gravité, utilisant au mieux les techniques de la Révolution Industrielle.

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